Dossier

LES MOLASSES OLIGOCENES

Stampien (= Rupélien) et Chattien

(- 33 à - 28 millions d'années)

 

Cet épais complexe molassique est contemporain de la phase paroxysmale du plissement pyrénéen et de l'essentiel du démantèlement de ses reliefs. Ses couches colmatent partiellement la partie orientale du Bassin d'Aquitaine et se disposent en auréoles concentriques, jusqu'en pays toulousain. Leur étude sortant du cadre de la présente note consacrée au remplissage du bassin du Castrais, nous n'en étudierons que la partie inférieure, d’âge Stampien (= Rupélien).

Nous regroupons sous l'appellation "Molasses de Saint-Félix" (fig. 3, n° 13), les premières assises molassiques qui surmontent la "Crête ludienne". Ce sont des argiles intercalées de lits de grès et, dans les environs de Puylaurens, de bancs de poudingues à galets d'origine pyrénéenne (fig. 3, n° 13a) (ci-dessous).


Les "Conglomérats de Puylaurens" : Des bancs de grès et de conglomérats à stratifications entrecroisées bien visibles (en 2006) dans un pan effondré des remparts de Puylaurens

Cette période, dominée par la sédimentation détritique, est cependant marquée par plusieurs extensions des faciès lacustres dont les niveaux carbonatés fournissent autant de repères lithologiques.


Paysage du Puylaurentais. Les Molasses de Saint-Félix - Puylaurens - Moulayres. Au premier plan, le "causse" des calcaires lacustres dits de Gamanel. Au fond, la plaine du Castrais et la Montagne Noire


Le premier niveau calcaire, d'âge stampien inférieur, est connu sous le nom de "Calcaire d'Albi ou Calcaire à Brotia albigensis" (figure). Il présente une large extension dans la partie nord du département. Il s'exprime au niveau du "Calcaire supérieur de Lautrec" (fig. 3, n° 13c) et sépare ainsi deux premières assises molassiques, la "Molasses d'Enlauze" (fig. 3, n° 13b), au-dessous (âge Stampien inférieur, ancien étage Sannoisien), et les "Molasses de Moulayres" proprement dites (fig. 3, n° 13), au-dessus (âge Stampien moyen).
Ces calcaires se développent fortement vers l'Albigeois, jusqu'à la vallée du Tarn, où ils sont alors représentés par les "Calcaires d'Albi" (fig. 3, n° 13d).
Ils disparaissent presque totalement au Sud de la vallée de l'Agout (le "Calcaire d'en Biau" (fig. 3, n° 13e), près de Puylaurens en serait le témoin).
Les mollusques d'eau douce y sont abondants et diversifiés : Brotia albigensis, Melanopsis mansiana, Galba albigensis, Planorbarius cornu, Viviparus sorcinensis, Clithon lautricense, Ischurostoma formosum, Strobilops sublabyrinthica et Paracloraea albigensis.

Au Stampien moyen, une nouvelle extension des faciès carbonatés lacustres voit le dépôt dans le Lauragais des "Calcaires de Belesta" (figure, n° 14a), longtemps exploités pour la construction à Belesta et au Cabanial, fournisseurs de la "pierre lauragaise".
Entre Puylaurens et Cuq-Toulsa, cet épisode s'exprime au niveau du "Calcaire de Gamanel" (n° 14b) qui ont fourni Pseudoleptaxis corduensis, Parachlorea cadurcensis et Stagnicola pyramidalis. Le synchronisme de tous ces horizons et leur corrélation avec les "Calcaires de Saint-Martin de Casselvi" (n° 14c)(mieux connus sous le nom de "Calcaires de Briatexe"), d'une part,  et  les "Calcaires de Cordes" (n° 14d), d'autre part, a été établi dès 1899 par Vasseur et Blayac.

Le Calcaire de Gamanel exploité en carrière à Bolo Guiraud à l'Est du Château de Magrin

Le "causse" du Calcaire de Gamanel sur la commune de Magrin

Au-dessus de ces calcaires s'étend le grand domaine des "Molasses du Tolosan" (fig. 3, n° 15), d'âge Stampien supérieur, pélites* argileuses très monotones et dépourvues de niveau-repère carbonaté, dont l'accumulation permet le comblement total du bassin de l'Aquitaine orientale et repousse les dépôts à l'Ouest de la vallée de la Garonne.

 

CONCLUSION

 

L'Histoire géologique tertiaire du Castrais aura duré environ 20 millions d'années. Durant cette période, on aura successivement assisté à la différenciation d'une dépression axée sur la zone tectonique mobile qui sépare l'extrémité méridionale du Massif Central de la Montagne Noire, puis à son comblement progressif, d'est en ouest, par des sédiments détritiques continentaux provenant de l'érosion du Massif Central et des Pyrénées.
De par sa situation protégée, à l'extrémité orientale du Bassin d'Aquitaine, ce domaine est propice à l'installation périodique de vastes étendues d'eau douce.
La sédimentation se retire progressivement vers l'Ouest et quitte définitivement le Castrais à la fin de l'Eocène et au début de l'Oligocène.

 

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